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La dangerosité des somnifères sur le long terme est un fait établi. En cas d’insomnie passagère évidemment handicapante pour mener à bien ses projets du lendemain, la prise de somnifères est une solution peut-être facile mais ô combien confortable. D’où le fait qu’ils soient encore largement prescrits par les médecins.
Neuralia a conçu NSP06, un nutraceutique à base d’extraits de romarin et de verveine officinale qui, s’il ne se présente pas comme un somnifère, favorise néanmoins l’endormissement et améliore la qualité du sommeil. Sans effets secondaires, il a une action neuroprotectrice prouvée, grâce à la synergie entre acides triterpéniques, flavonoïdes et polyphénols.
En effet, une vigilance s’impose lorsque les somnifères sont consommés de façon régulière : non seulement les risques pour la santé sont réels, mais en outre une accoutumance s’installe dont il est ensuite difficile de se défaire. Comment arrêter les somnifères ?
Stress, anxiété, angoisse voire douleur physique, les raisons sont nombreuses qui poussent les gens à avaler des somnifères. Selon la Haute autorité de santé (HAS)[1], un Français sur six en consommerait au moins une fois dans l’année, et un tiers des plus de 65 ans en prendrait de façon régulière. Sans donner tort à celles et ceux qui ne trouvent d’autre remède pour dormir, il est typique de nos sociétés occidentales de traiter les symptômes – car les troubles du sommeil sont bien des symptômes – plutôt que leurs causes. Les benzodiazépines, molécules de synthèse, induisent-elles pour autant un sommeil de synthèse ?
En quelque sorte, oui. Déjà par leur mode d’action : en augmentant la fréquence d’ouverture des canaux chlorés (CI–) et en se fixant sur les récepteurs GABAA dont ils modulent la sensibilité, les benzodiazépines favorisent les effets inhibiteurs des neurotransmetteurs GABA dans le système nerveux central. En hyperpolarisant la membrane des neurones d’une charge négative (ce qui est le cas des ions chlorure) au détriment des ions sodium et potassium chargés positivement, les somnifères bloquent l’influx nerveux au niveau postsynaptique. Selon le type de molécule, sa durée d’action et l’intensité de ses effets, son action sera anxiolytique, hypnotique, myorelaxante, amnésiante ou antiépileptique.
Ensuite, par leur incidence sur les cycles du sommeil : qui a besoin de somnifère trouvera le sommeil plus rapidement que sans en prendre, mais au réveil il aura aussi l’impression d’avoir dormi d’un sommeil de piètre qualité, autrement dit non réparateur. C’est toute l’architecture des cycles qui se trouve, sous l’action des somnifères, modifiée : la phase 2 du sommeil lent se dilate, la phase 3 du sommeil profond se contracte, et le sommeil paradoxal, soit la phase des rêves, dure moins longtemps. Des effets indésirables peuvent dès le lendemain se faire sentir : risque de somnolence diurne, baisse des performances intellectuelles et légère apathie.
Ces effets, proches de ceux ressentis après une courte nuit, ne sont rien à côté des risques liés à une consommation régulière. A moyen terme, il y a un risque d’accoutumance ; l’effet sédatif et soporifique s’épuisant au bout de trois semaines, il faut augmenter les doses pour maintenir l’efficacité du somnifère. Du fait de cette augmentation, des effets secondaires peuvent apparaître : problème de concentration, diminution de la vigilance, faiblesse musculaire, constipation, perte d’équilibre, mais aussi anxiété, dépression et, en cas de surdosage, perte de connaissance, coma, voire arrêt cardiaque (surtout pour les personnes âgées). Cette tolérance aux somnifères est le signe d’une dépendance physique mais aussi psychique qui nécessite un sevrage.
Même après une prise de courte durée, l’un des symptômes principaux du sevrage est l’effet rebond, où les symptômes à l’origine du traitement refont leur apparition : difficulté d’endormissement, anxiété, nervosité, sommeil compliqué, fatigue, etc. Lorsque le sevrage est brutal et qu’il intervient après une longue accoutumance, d’autres symptômes peuvent s’ajouter : maux de tête, sensibilité accrue à la lumière ou au bruit, vision trouble, vertiges, acouphènes, altération de la perception, irritabilité, baisse de la libido, etc.
Les dangers des somnifères sont évidemment plus importants chez les personnes âgées. Il est parfois question d’un risque accru de démence et de maladie d’Alzheimer[2]. Une autre étude, largement commentée à l’époque[3], a fait état d’un risque plus important d’avoir un cancer à cause de la consommation de benzodiazépines.
Bien que le zolpidem (Stilnox) soit chimiquement différent des benzodiazépines, son mécanisme d’action est similaire, puisqu’il se fixe sur les mêmes récepteurs GABAA. Ses effets secondaires sont peu ou prou du même ordre, avec cependant cette petite différence que les sautes d’humeur sont plus exagérées, allant de l’euphorie aux idées suicidaires.
Aussi pénibles et invalidants que soient les insomnies et les troubles de l’endormissement, on cherchera dans la mesure du possible une alternative aux somnifères. Les médicaments suppléeront toujours lors de situations particulièrement stressantes ou anxiogènes, mais il ne faut sinon pas céder à la facilité de traiter les insomnies par la chimie. Pour commencer le sevrage dans les meilleures conditions, il est préférable d’attendre le moment propice, par exemple pendant les vacances, lorsque le stress professionnel est moindre. Ensuite, le sevrage doit être progressif, et seul le médecin traitant peut établir le calendrier qui, tenant compte des particularités de chacun, permettra de moins souffrir de l’effet rebond. Enfin, il faut diagnostiquer la pathologie dans l’insomnie est le symptôme – dépression, troubles respiratoires ou thyroïdiens , apnées du sommeil, syndrome des jambes sans repos, etc.
Toutes ces recommandations seront sans effets si en parallèle l’hygiène de vie n’est pas adaptée. Le sevrage doit s’accompagner de certaines règles de bon sens qui, pour certaines d’entre elles, peuvent répondre à la cause de l’insomnie.
• Eviter la consommation de produits excitants après 16 heures, caféine, alcool, tabac, etc.
• Pratiquer un exercice physique durant la journée, 30 minutes de marche souvent suffisent.
• Eviter de trop manger et de manger trop gras le soir.
• Se coucher à heures fixes, ne pas faire de sieste en milieu d’après-midi.
• Dormir dans un environnement propice au sommeil, une bonne literie, sans lumière, sans bruit et à bonne température (environ 18°).
• Délaisser les écrans plus d’une heure avant le coucher ; la lumière bleue émise par les écrans inhibe la production de mélatonine, une hormone impliquée dans la synchronisation de l’horloge biologique.
• Se détendre avant de se coucher : relaxation, yoga, exercices respiratoires ne peuvent qu’aider à l’endormissement.
Rien n’interdit de compléter ces mesures avec la prise d’un compliment alimentaire. Dans le sevrage des benzodiazépines, la mélatonine et la valériane n’ont pas d’efficacité dans le traitement des insomnies chez les personnes âgées. Pour le reste de la population, les bénéfices de la mélatonine sont plutôt faibles malgré une amélioration sensible de la latence d’endormissement, de la durée et de la qualité du sommeil. L’avantage est qu’elle n’entraîne ni dépendance, ni tolérance ni d’effet rebond à l’arrêt. Toutefois, l’Anses[4] la déconseille à certaines catégories de population à cause du risque d’effets secondaires (céphalées, vertiges, somnolence, cauchemars, nausées, vomissements, douleurs abdominales).
La valériane améliore un peu la qualité globale du sommeil grâce à ses propriétés apaisantes et sédatives (elle agit sur la recapture du GABA), et son innocuité est avérée. Toujours est-il qu’il ne faut pas exclure – et des études tendent à le prouver – un effet placebo.
[1] https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2013-03/echange_patient_quelques_conseils_pour_mieux_dormir_vf.pdf
[2] https://www.bmj.com/content/349/bmj.g5205
[3] https://bmjopen.bmj.com/content/2/1/e000850
[4] https://www.anses.fr/fr/content/l%E2%80%99anses-recommande-%C3%A0-certaines-populations-d%E2%80%99%C3%A9viter-la-consommation-de-compl%C3%A9ments-0
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