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Une idée court que l’être humain n’utiliserait que 10% de son cerveau. Qu’on rapporte ce ratio au volume du cerveau ou aux neurones, la réponse reste la même : c’est faux. Non seulement un neurone non stimulé dégénèrerait et finirait par mourir, mais l’imagerie par résonance magnétique (IRM) a mis en évidence que la simple action d’ouvrir sa main activait davantage que 10% du volume cérébral. Toutefois, les mêmes zones du cerveau ne s’activent pas selon que l’on se déplace, que l’on dorme, que l’on se remémore, que l’on réfléchisse – ou qu’on éprouve des sentiments ou qu’on ait peur. Il ne s’agit pas d’une distinction par hémisphère droit et gauche, lesquels travaillent conjointement, mais bien d’une distinction entre les lobes du cerveau.
Chaque hémisphère (séparé par une scissure longitudinale et connecté par le corps calleux) est divisé en quatre lobes (dit « externes » pour les distinguer du système limbique et du cortex insulaire, parfois appelés lobes « internes ») ; les lobes externes se situent sur la partie extérieure du cerveau, séparée de la boîte crânienne par le liquide cérébrospinal ; les lobes internes sont enfouis dessous, dans les plis du cerveau. Qu’à chaque lobe une certaine fonction soit assignée n’exclut pas au même moment l’activité d’autres lobes. La perception par exemple commande l’activité des quatre lobes du cerveau.
Par convention, l’architecture du cerveau est décrite en le coupant dans l’axe de la longueur (coupe sagittale) et ensuite, pour se repérer, on définit un axe antérieur/postérieur allant de la face vers l’arrière du cerveau : le lobe frontal, le lobe pariétal, le lobe occipital et le lobe temporal. Comme sur chaque hémisphère les mêmes lobes se font face, ils forment une paire, mais ce n’est pas pour autant qu’ils sont activés au même moment.
Situés à l’avant du cerveau, séparés du lobe pariétal par le sillon central (ou scissure de Rolando) et latéral (ou scissure de Sylvius) et du lobe temporal par le seul sillon latéral, les lobes frontaux sont les plus volumineux de tous les lobes. Très tôt, la neurochirurgie s’y intéressa. La pratique de la lobotomie, qui consiste à retirer une partie des lobes frontaux ou à sectionner les fibres nerveuses qui les relient aux autres lobes du cerveau dans le but de soigner les personnes atteintes de troubles psychiatriques, a démontré de façon grandeur nature que la détérioration du lobe frontal entraînait des conséquences graves et irréversibles sur la personnalité des patients – qui devenaient méconnaissables. C’est la raison pour laquelle la lobotomie a été interdite et très vite remplacée par les premiers neuroleptiques. Aujourd’hui jugée inhumaine et archaïque, la lobotomie aura ouvert la voie à la psychochirurgie et celle-ci à une meilleure compréhension de la fonction des lobes cérébraux. En effet, ce sont toujours les lésions qui y sont associées qui aident à comprendre leur fonction.
Le lobe frontal regroupe les fonctions parmi les plus importantes : tous les mouvements volontaires des muscles y ont leur siège, ainsi que le raisonnement, la prise de décision, le jugement mais encore le langage, puisque l’aire de Broca se trouve à cheval entre le lobe frontal et le lobe temporal.
Situé derrière les tempes, connu pour y loger l’aire de Wernicke sans laquelle la représentation des mots (qu’ils soient entendus, produits ou évoqués) et la parole seraient impossibles, Il est dédié à la perception auditive, verbale ou non verbale selon l’hémisphère : en cas de lésion du lobe temporal droit, on perd la capacité à interpréter les stimuli auditifs non verbaux, comme la musique ; en cas de lésion du lobe temporal gauche, celle à reconnaître et à comprendre les mots du langage. Plus globalement, tout ce qui touche à la mémoire visuelle se situe dans les lobes temporaux.
Situé en arrière du lobe frontal et au-dessus du lobe temporal et occipital, il a plusieurs fonctions spécifiques dont l’une, primordiale, est la conscience de son propre corps et la perception de l’espace. La préhension des objets, le toucher mais aussi la vision et l’audition, supposent l’activation des lobes pariétaux ; le calcul mental ou la lecture pareillement.
Placé à l’arrière du cerveau, il est presque entièrement consacré à une seule fonction, celle de la vision et du traitement de toutes les informations visuelles. Les lésions qui le touchent peuvent provoquer des cécités (de l’œil droit si la lésion est sur le lobe gauche et inversement) et les crises d’épilepsie, affectant ce lobe, des hallucinations visuelles.
Il est souvent associé au système limbique dont il partage certaines fonctions. Bien qu’encore mal connu, on sait qu’il est impliqué dans le maintien de l’homéostasie, dans les sensations de chaud et de froid et dans celle du goût. De l’insula dépendrait aussi la motricité de certains organes, les yeux, les mains, l’articulation du langage ou le contrôle des émotions et la conscience de soi.
Il intègre plusieurs structures différenciées reliées à toutes les parties du cerveau et interconnectées entre elles :
Si à l’échelle de l’individu les sensations, les émotions et plus largement les expériences se vivent comme des touts indivisibles et harmoniques que le langage, à l’aide de concepts, cherche à décomposer, ces expériences ne sont possibles que parce chaque lobe du cerveau joue sa propre mélodie et contribue au résultat de l’ensemble. D’où l’importance de protéger son cerveau au quotidien.
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