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Puisque réfléchir, en consommant du glucose, est une activité fatigante, on pourrait en déduire qu’une personne déprimée, par définition fatiguée, n’a juste plus assez d’énergie pour se souvenir. Et ainsi explique, à bon compte la corrélation entre dépression et perte de mémoire. Ce n’est évidemment pas aussi simple. Certes, l’apathie cérébrale et l’absence de motivation n’encouragent pas à exercer ses facultés mentales, mais la glycémie n’y est pour rien dans les troubles de mémoire des personnes dépressives. De quelle façon, en définitive, la dépression affecte-t-elle la mémoire ?
Considérée comme le nouveau « mal du siècle », la dépression est un terme qui recouvre un ensemble de symptômes désormais bien connus. L’OMS la définit comme « un trouble mental courant, caractérisé par la tristesse, la perte d’intérêt ou de plaisir, des sentiments de culpabilité ou de faible estime de soi, des troubles du sommeil ou de l’appétit, d’une sensation de fatigue et d’un manque de concentration. »[1] Il y a plus de symptômes qu’il n’en faut pour la diagnostiquer, raison pour laquelle les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre sans que le syndrome dépressif ne soit pourtant remis en cause.
A la différence des maladies du corps où les symptômes sont signes d’une affection ou d’un mal plus profond, les maladies de l’âme (à l’exemple de la dépression) se confondent en règle générale avec leurs symptômes. Voilà pourquoi les symptômes suffisent à diagnostiquer une dépression (en particulier les idées noires et une grande tristesse), tandis que pour les maladies du corps, qui peuvent avoir des symptômes en partage (la toux peut être le signe d’une bronchite ou d’un cancer des poumons), des examens complémentaires sont indispensables.
Comme tout autre maladie, la dépression n’arrive jamais par hasard. Des événements la précèdent qui échappent à l’examen médical. De par ses causes multiples et indémêlables, plus ou moins profondes, parfois insondables, l’étiologie d’une dépression est toujours singulière et la dépression souvent imprévisible, puisqu’au-delà des facteurs objectifs – chômage, dettes, décès d’un proche, douleurs chroniques, maladie, traumatisme, etc. – existent des prédispositions individuelles. Face à la dépression, nous ne sommes pas tous égaux.
La dépression est une maladie idiosyncratique au sens où chacun réagit à sa façon, en intensité et en durée, aux épreuves de la vie. Mais elle n’en reste pas moins une maladie qui occasionne des troubles neurocognitifs bien réels, tels que des pertes de mémoire. Pourquoi ?
C’est une évidence : la dépression fatigue au physique comme au mental. L’état psychique se dégrade et les fonctions exécutives, logées dans le cortex préfrontal et les cortex pariétaux et temporaux, sont fortement altérées :
• La mémoire de travail, soit la capacité de rester concentré dans la réalisation d’une tâche, se détériore fortement. Dit simplement, la mémoire de travail englobe toutes les opérations mentales qui permettent de trier, retenir, traiter et exploiter les informations visuelles, sonores et verbales pour la réalisation d’un objectif précis. Une personne dépressive n’imprime pour ainsi dire rien, regarde-t-elle sa liste de courses qu’elle l’oublie aussitôt, cherche-t-elle à faire un calcul mental que les chiffres s’effacent de son esprit avant même de l’avoir résolu. Il ne s’agit donc pas tant d’un problème de mémoire que de concentration et de mémorisation.
• L’inhibition ou contrôle inhibiteur correspond à notre faculté de résister aux divers stimuli susceptibles de nous détourner de notre activité en cours. Lorsque ce contrôle inhibiteur ne s’exerce plus correctement, comme en cas de dépression, on se disperse et on reporte à plus tard ce que l’on doit faire. Ce n’est pas que l’attention fasse défaut ; c’est plutôt qu’une multiplicité de choses captent l’attention, mais en quelque sorte à vide.
• La flexibilité mentale est la capacité du cerveau à faire face au changement et à résoudre les problèmes que toute nouvelle situation peut poser. Il faut l’entendre au sens le plus large possible : se mettre à la place des autres et comprendre leur point de vue ou parvenir à corriger un raisonnement entaché d’une erreur suppose une plasticité cérébrale et des processus d’apprentissage dont le dépressif est dépourvu. La dépression se caractérise en effet par une rigidité cérébrale qui complique le travail et les relations sociales mais aussi et surtout la guérison.
• La planification est la fonction exécutive tributaire du bon exercice des trois précédentes. Pour planifier quelque chose et s’organiser en vue d’y parvenir, il est par le fait indispensable de pouvoir tirer au mieux parti des informations, de ne pas se laisser distraire et, les aléas ne manquant jamais de se produire, de pouvoir faire face au changement.
La baisse d’activité du cortex préfrontal lors d’épisodes dépressifs s’accompagne d’une diminution de son volume qui pourrait s’expliquer, entre autres causes, par une mauvaise communication entre le cortex préfrontal et l’hippocampe. C’est du moins ce que des chercheurs de l’Université McGill de Montréal ont mis en évidence, à savoir que le bon fonctionnement du cortex dépendait de la qualité de ses interactions neurologiques avec l’hippocampe.
L’hippocampe, siège de la mémoire, est une des structures cérébrales les plus impactées lors d’une dépression. En cause l’état de stress chronique qui lui est inséparable et qui se traduit par la production excessive d’une hormone, le cortisol. Sécrété par les glandes surrénales à partir du cholestérol, antagoniste de la mélatonine dans la régulation du rythme circadien, le cortisol est une hormone stéroïde (ou glucocorticoïde) connue pour augmenter la glycémie – autrement dit libérer de l’énergie – lors d’une situation stressante.
Que le stress soit un facteur déclenchant ou aggravant le syndrome dépressif est bien connu : l’est moins en revanche la façon dont l’excès de cortisol provoque à terme une atrophie de l’hippocampe et empêche la neurogénèse (soit la formation de nouveaux neurones) dans le gyrus dentelé situé le long de l’hippocampe. La production de cortisol par les glandes surrénales n’est pourtant pas sous la dépendance de l’hippocampe, mais de l’hypothalamus et de l’hypophyse.
En situation de stress, l’hypothalamus sécrète une corticolibérine appelée CRH (corticotropin-releasing hormone) qui va stimuler la production de l’hormone ACTH (adrénocorticotrophine) dans l’hypophyse ; cette hormone, circulant dans le système sanguin, va atteindre les glandes surrénales où se libère le cortisol. Une proportion du cortisol en excès remonte dans l’hypothalamus afin d’inhiber la sécrétion de CRH et d’ACTH et ainsi, exerçant une boucle de rétroaction négative, sa propre sécrétion. Le corps a réagi au stress, les choses se calment : retour à l’homéostasie.
Où l’on comprend que la dépression est une vraie maladie, c’est que les récepteurs des glucocorticoïdes cortisol n’interagissent alors plus avec le cortisol qui, ne bloquant pas la production de CRH et d’ACTH, est produit sans relâche par les glandes surrénales. Les conséquences sont délétères, en premier lieu pour l’hippocampe. Un excès de cortisol interfère en effet avec son fonctionnement en interrompant les processus synaptiques de l’apprentissage et de la mémoire et, en empêchant la capture du glucose par les neurones hippocampiques, les fragilise et les expose à la mort.
Baisse d’activité du cortex préfrontal, diminution du volume et du nombre de neurones dans l’hippocampe et mauvaise interaction entre les deux expliquent pour une large part la perte de mémoire (autant de travail que de rappel) lors d’une dépression.
Produit associé :
– Complément alimentaire pour la mémoire
[1] https://www.euro.who.int/fr/health-topics/noncommunicable-diseases/mental-health/news/news/2012/10/depression-in-europe/depression-definition
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