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Comme souvent dans l’histoire des vitamines, on doit la découverte de la vitamine B9 aux effets produits par ses carences. L’hématologue anglaise Lucy Wills se rendit à Bombay en 1929 afin de comprendre la sévère anémie qui touchait les ouvrières enceintes de l’industrie textile. Suspectant leur alimentation rudimentaire, dépourvue de fruits et de légumes, d’en être à l’origine, elle traita cette anémie avec une pâte à tartiner riche en extrait de levure. Rapidement, la santé des femmes enceintes ainsi que celle de leur bébé s’améliora. Jusqu’à ce que l’acide folique – l’autre nom de la vitamine B9 – soit isolé en 1941 dans les feuilles d’épinards, cet ingrédient secret a été nommé le « Wills factor ». Ce n’est qu’ensuite, la recherche se poursuivant, que tous les bienfaits de la vitamine B9 furent connus.
Vitamine hydrosoluble et non synthétisée par l’organisme, l’acide folique (ou folates) tient son nom du latin folium qui signifie feuilles. On doit bien sûr ce nom aux feuilles d’épinards et, par extension, aux feuilles qui en contiennent en grande quantité (brocolis, salades, pissenlit, choux de Bruxelles, etc.). Cependant, la vitamine B9 se retrouve aussi et surtout dans le foie de volaille et la levure (de bière ou alimentaire) ou, dans une moindre mesure, dans le jaune d’œuf, les légumineuses (pois chiches, haricots rouges, soja, lentilles) et les plantes aromatiques (basilic, thym, romarin, herbes de Provence, etc.).
Qu’est-ce que l’acide folique ? C’est le précurseur de la coenzyme tétrahydrofolate, qui sert à la synthèse de l’ADN, de l’ARN et d’acides aminés essentiels à la multiplication et à la croissance cellulaire. Mais il participe pareillement à la fabrication des globules rouges et blancs, et au renouvellement des cellules de la peau et des cellules intestinales.
On ne sera dès lors pas surpris que des femmes enceintes, ayant une alimentation carencée en vitamine B9, puissent souffrir d’anémie. Outre l’importance des folates dans la maturation des globules rouges (dont le dysfonctionnement est à l’origine des anémies mégaloblastiques), en début de grossesse les besoins sont accrus parce que le développement du système nerveux de l’embryon et la croissance des tissus maternels en exigent en plus grande quantité. D’où la supplémentation en vitamine B9 prescrite aux femmes enceintes.
Comme elle intervient dans tous les processus de multiplication cellulaire et dans la synthèse des neurotransmetteurs qui, ainsi que l’explique l’Agence française de Sécurité sanitaire des Aliments (ANSES), « jouent un rôle fondamental dans le métabolisme du cerveau et des nerfs », il est important d’en surveiller les apports durant toute la période de croissance, de l’enfance à l’adolescence. La vitamine B9 est ainsi nécessaire au fonctionnement psychologique normal et à la réduction de la fatigue.
De façon plus globale, elle intervient dans le contrôle des émotions et influe positivement sur le stress, l’anxiété et la dépression. Si une supplémentation en vitamine B9 ne guérit pas d’une dépression, il est prouvé que les personnes dépressives ont un faible taux sanguin de folates.
Un des autres bienfaits de la vitamine B9 est le renforcement du système immunitaire. En influant sur la production des cellules intestinales, elle améliore le fonctionnement de l’intestin dont on connaît le rôle clé dans les défenses naturelles de l’organisme.
Enfin, la vitamine B9 permet de réduire la pression artérielle des personnes souffrant d’hypertension. Cette fonction est rendue possible par l’action de l’acide folique sur le taux d’homocystéines, un acide aminé qui rentre dans la fabrication de plusieurs composés de la cellule mais qui, en excès, peut provoquer de graves troubles. C’est un des principaux dangers d’une carence en vitamine B9.
Avec les vitamines B6 et B12, la vitamine B9 contribue à réguler le taux sanguin de l’homocystéine. Cet acide aminé, intermédiaire dans le métabolisme de la méthionine – un acide aminé indispensable à la fabrication de toutes les protéines –, est un facteur de risque d’accident vasculaire cérébrale et de troubles cognitifs et de démence de type Alzheimer lorsque sa concentration dans le sang est trop importante. Etant donné que la vitamine B9 favorise la transformation de l’homocystéine en méthionine, sa présence permet de baisser les taux d’homocystéine.
Une carence en vitamine B9 (ou B12) peut être à l’origine d’une anémie macrocytaire mégaloblastique, c’est-à-dire une baisse de l’hémoglobine dans le sang associée à des globules rouges trop gros. Des troubles digestifs et des atteintes des muqueuses comme les gencives sont aussi possibles.
Chez la femme enceinte, les conséquences d’une carence en vitamine B9 sont plus importantes encore. Le lien est désormais établi entre une carence en vitamine B9 durant la grossesse et le spina bifida, une malformation liée à un défaut de fermeture du tube neural. Le tube neural est en quelque sorte le cerveau primitif de l’embryon, ébauche de la moelle épinière et à l’origine des systèmes nerveux central et périphérique ainsi que de la rétine. Cette malformation présage de lourdes séquelles neurologiques pour le bébé. En dehors du spina bifida, une carence en vitamine B9 durant la grossesse peut entraîner des anomalies de développement des tissus maternels (placenta, circulation sanguine), un retard de croissance du fœtus avec une augmentation du risque de prématuré et enfin de faibles réserves en acide folique chez le nourrisson.
Des études ont enfin démontré qu’une supplémentation à long terme en vitamine B9 apportait un effet protecteur et réduisait quelque peu le risque de développer un cancer du côlon et du sein ; d’autres études ont prouvé qu’une alimentation riche en folates limitait le risque de développer un cancer du pancréas.
Le nutraceutique neuroprotecteur NSP02 de Neuralia, à base de L-Dopa naturelle extrait de la Glycine Max, et qui participe au maintien de la motricité et de la coordination des mouvements, contient de la vitamine B9.
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